Principaux enseignements :
- Les actifs du monde réel (RWA) utilisent la technologie du registre distribué pour suivre des actifs, dont la performance est déterminée par des sources externes à la blockchain.
- Il existe deux façons principales de transformer les actifs du monde réel en tokens natifs et non natifs.
- Actuellement, les protocoles RWA adossés à des fonds monétaires, des obligations et des actions dominent le marché avec environ 60 % de parts de marché en termes de valeur totale bloquée (TVL), suivis par les prêts RWA et l’immobilier.
- La tokenisation des actifs financiers du monde réel pourrait potentiellement être le déclencheur qui permettra à la technologie de la blockchain d’être adoptée par un grand nombre d’acteurs du monde entier.
- Selon les estimations, la tokenisation devrait être multipliée par 80 sur les marchés privés et atteindre une valeur de près de 4 000 milliards de dollars d’ici 2030.
Introduction aux actifs du monde réel
Les actifs du monde réel (RWA) utilisent la technologie des registres distribués (comme la blockchain) pour suivre des actifs, dont la performance est déterminée par des sources externes à la blockchain. Il s’agit d’actifs tangibles ou intangibles qui peuvent être tokenisés et représentés sous forme de tokens numériques sur la blockchain. Ces actifs gagnent en popularité. Selon un rapport du cabinet de conseil Boston Consulting Group, le marché des RWA sur la blockchain devrait atteindre entre 4 000 et 16 000 milliards de dollars d’ici à 2030.
Les tokens RWA sont principalement des représentations d’actifs qui ne sont pas natifs d’une blockchain, et ils se distinguent des actifs particulièrement volatils généralement associés aux cryptomonnaies. Les RWA possèdent des fonctionnalités programmables, ce qui permet d’inclure des caractéristiques telles que des périodes de verrouillage et des exigences pour les investisseurs agréés.
Parmi les exemples d’actifs du monde réel, on peut citer l’émission de tokens qui symbolisent la possession d’investissements immobiliers ou la participation à des initiatives de financement pour les entrepreneurs dans les pays en développement. Bien que ces tokens existent sur une blockchain, les actifs sous-jacents se trouvent dans le monde physique.
Comment les actifs du monde réel sont-ils tokenisés ?
Il existe deux façons principales de tokeniser les actifs du monde réel :
Les tokens non natifs
- Des tokens sur la blockchain sont émis pour représenter les actifs du monde réel qui sont gérés en dehors de la blockchain.
- Il s’agit de la méthode la plus courante (en raison du stade précoce des actifs pondérés en fonction des risques), qui présente l’avantage de tirer parti de l’infrastructure financière existante en matière de conservation des actifs.
- Par exemple : Tous les stablecoins collatéralisés en USD se présentent actuellement sous la forme d’un token non natif.
Les tokens natifs
- Des tokens sur la blockchain sont émis et jouent le rôle d’actifs du monde réel eux-mêmes. En d’autres termes, le token ne représente aucun autre actif hors de la blockchain.
- Par exemple, la Banque européenne d’investissement a émis 100 millions d’euros d’obligations numériques à deux ans sur la blockchain publique Ethereum en 2021.
Les avantages de la tokenisation
La tokenisation des actifs du monde réel présente plusieurs avantages :
Transparence : La valeur réelle d’un actif peut être reflétée sur la blockchain.
Efficacité : Les distributions aux propriétaires d’actifs peuvent être facilitées grâce à leurs portefeuilles de cryptomonnaies.
Liquidité : La nature on-chain de la blockchain permet de vendre et d’acheter des actifs qui étaient auparavant peu liquides.
Autogestion : Les particuliers ont la possibilité de conserver le contrôle de leurs actifs.
Collatéralisation : Les actifs peuvent potentiellement être utilisés comme collatéraux dans les protocoles de financement décentralisé (DeFi).
Les actifs du monde réel sont-ils déjà utilisés ?
Oui. La finance traditionnelle (TradFi) a déjà commencé à participer à la tokenisation d’actifs réels, tandis que de plus en plus de géants de la finance commencent à étendre leur présence dans ce domaine.
Qui émet des actifs du monde réel dans l’espace crypto ?
Il existe plusieurs protocoles RWA capables de tokeniser les actifs du monde réel issus d’une grande variété de classes d’actifs, y compris :
- Les marchés monétaires (par exemple, les certificats de dépôt à terme des prêts interbancaires, les fonds communs de placement du marché monétaire, les billets de trésorerie, les bons du Trésor).
- Les marchés boursiers et les marchés obligataires (par exemple, les actions et les obligations).
- L’immobilier (par exemple, les biens composés d’un terrain et des bâtiments qui s’y trouvent).
- Les marchés du carbone (par exemple, les systèmes d’échange dans lesquels les crédits de carbone sont vendus et achetés).
- Les produits de luxe (par exemple, les sacs à main de marque, les montres de luxe, les bijoux).
- Les marchés des matières premières (par exemple, l’or, le pétrole, le café, le soja).
Le graphique ci-dessous donne un aperçu des protocoles RWA par marché :
Actuellement, la catégorie des marchés boursiers et des marchés obligataires domine la part de marché des actifs du monde réel depuis le deuxième trimestre 2023, comme le montrent les données présentées ci-dessous. Par ailleurs, les prêts d’actifs du monde réel et l’immobilier constituent également des catégories d’actifs populaires. En revanche, la finance régénérative, comme les marchés du carbone, a considérablement chuté.
Pour en savoir plus sur certains des protocoles RWA les plus populaires, lisez le rapport de recherche complet réalisé par notre équipe de recherche et d’analyse, qui contient également les sources de tous les éléments factuels et chiffrés cités dans cet article.
Conclusion
Les actifs du monde réel (RWA) représentent une utilisation novatrice de la technologie blockchain, bien qu’ils n’en soient encore qu’au stade embryonnaire et qu’ils n’aient pas encore été adoptés massivement. Le potentiel des actifs du monde réel dans la blockchain est cependant illimité, car en théorie, presque tout peut être transformé en tokens : des œuvres d’art, des biens immobiliers, des crédits carbone, des instruments financiers tels que les obligations et les actions, etc.
Plusieurs défis se posent cependant dans la mise en œuvre des actifs du monde réel sur la blockchain, notamment en ce qui concerne la valeur et les audits, la conservation et la sécurité, la gouvernance et la fiabilité, ainsi que les problèmes d’interopérabilité et d’évolutivité. Pour surmonter ces obstacles, il faut une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes, y compris les émetteurs d’actifs, les émetteurs de tokens, les prestataires de services, les organismes de réglementation et les traders.
Dans l’ensemble, le potentiel de la tokenisation des actifs du monde réel est prometteur. Selon un rapport de la banque d’investissement Citi, la tokenisation des actifs financiers du monde réel pourrait devenir l’élément déclencheur de l’adoption en grande masse de la blockchain. Citi suggère que la tokenisation pourrait être multipliée par 80 sur les marchés privés, atteignant potentiellement une valeur de près de 4 000 milliards de dollars américains d’ici 2030.
À mesure que la technologie blockchain continue de gagner en maturité et que le paysage réglementaire évolue, il est probable que l’on assistera à une adoption et à une intégration accrue des actifs du monde réel dans l’espace des cryptomonnaies. Même si de nombreux défis demeurent, les avantages potentiels font des actifs du monde réel un des éléments les plus prometteurs du futur paysage des cryptomonnaies.
Faites preuve de vigilance et effectuez vos propres recherches
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